Mieux prendre en compte le handicap psychique

Les situations de handicap psychique sont reconnues depuis la loi de 2005. Selon l’OMS, 1 Français sur 5 sera touché par des troubles psychiques en 2020. Elles se distinguent des situations dites, dans le langage courant, de « handicap mental », et sont relatives aux conséquences de troubles psychiques sévères et persistants. Les capacités intellectuelles sont ainsi en général préservées, les soins doivent être réguliers et conséquents, et les manifestations des troubles sont caractérisées par leur variabilité, qui nécessite un ajustement constant.

Lors de la conférence nationale du handicap du 19 mai 2016, le Président de la République a annoncé qu’un volet spécifi que de la stratégie pluriannuelle de l’évolution de l’offre médico-sociale serait dédié au
handicap psychique. Ce volet a été élaboré de manière concertée avec l’ensemble des parties prenantes et présente sept axes stratégiques qui refl ètent la diversité des besoins et des aspirations des personnes en situation de handicap psychique et de leurs proches :

  1. Déployer et accompagner le parcours global coordonné pour les personnes en situation ou à risque de handicap psychique
  2. Prévenir et réduire les situations de non-recours initiales ou après ruptures de parcours
  3. Accompagner les personnes vers et dans le logement
  4. Favoriser l’accompagnement vers l’emploi en milieu ordinaire de travail
  5. Impulser une démarche pour changer les représentations sociales du handicap psychique
  6. Prendre en compte la spécificité du handicap psychique dans la mise en œuvre des politiques de santé mentale
  7. Faire évoluer les pratiques des professionnels du secteur sanitaire, social et médico-social
Les mesures essentielles pour le handicap psychique sont également développées dans d’autres fiches :
  • Favoriser l’accès et le maintient dans l’emploi
  • Développer l’habitat inclusif
  • Améliorer la compensation du handicap

Les priorités en matière de santé mentale répondent à un objectif de rétablissement pour les personnes ayant des troubles psychiques sévères et persistants avec risque de handicap psychique qui implique la stabilisation de leurs troubles, mais également la promotion de leurs capacités et leur réengagement dans une vie active et sociale choisie. La mise en oeuvre de ces priorités exige la mobilisation conjointe, coordonnée, précoce et en proximité des acteurs intervenant dans les parcours de soins et de vie.

L’objectif est de parvenir à définir un projet de soins et d’accompagnement élaboré avec la personne et s’appuyant sur des besoins mesurés/objectivés par des évaluations et des bilans spécifiques initiaux et répétés tout au long du parcours.

Mesure : Déployer et accompagner le parcours global coordonné pour les personnes en situation ou à risque de handicap psychique

En premier lieu, la mesure repose sur l’élaboration d’un cahier des charges national définissant les objectifs du parcours global coordonné dans les territoires, incluant l’évaluation initiale et périodique du handicap psychique et la réalisation initiale et périodique de bilans cognitifs et de santé. Sur les territoires, les ARS décideront des modalités de mise en œuvre.

Il s’agira ensuite de définir les différents niveaux de coordination entre les acteurs intervenant dans la mise en oeuvre du parcours individuel et les modalités de ces niveaux de coordination. Ce suivi coordonné consiste en l’intervention conjointe, en proximité et sur un mode ambulatoire, des équipes sanitaires et des équipes sociales ou médico-sociales afin de garantir la continuité et la qualité du parcours de soins et de vie, de réduire les hospitalisations inadéquates et d’améliorer l’insertion sociale des personnes. Il conviendra d’examiner les possibilités d’un cadre d’intervention de l’accompagnement médico-social en début de parcours, avant orientation MDPH. Les aidants devront être associés.

Pour la mise en place de ce parcours seront mobilisés 10 millions d’euros de crédits sanitaires et une part des 180 millions dédiés à la transformation de l’offre médico sociale..

Pour les personnes en situation de handicap psychique, la demande est celle d’une meilleure autonomie et d’une inclusion pleine et entière dans la cité à travers l’accès et le maintien dans un logement autonome. Cela nécessite un accompagnement adapté et la mise en place de modalités d’accueil permettant une transition progressive vers l’autonomie.

Mesure : Renforcer l’offre de places en habitat regroupé et développer des logements d’évaluation de transition

Cette mesure vise à proposer des solutions d’accueil collectives ou individuelles, soutenues par des services d’accompagnement pour favoriser l’apprentissage à l’autonomie.

Création de 800 places dès 2017 pour personnes en situation de handicap psychique au sein de résidences accueil et de pensions de familles et de 30 places d’appartements de coordination thérapeutique.

L’image de la santé mentale, et plus spécifiquement du handicap psychique, souffre d’un reflet encore trop péjoratif et les personnes concernées restent largement stigmatisées. Cette stigmatisation isole les personnes en situation de handicap psychique et ne favorise pas leur insertion sociale et professionnelle.

Mesure : Faire évoluer le regard de la société sur la santé mentale et le handicap psychique

Cette mesure pourrait consister en la déclaration du handicap psychique et/ou de la santé mentale comme grande cause nationale 2017, ou leur inscription dans le programme des campagnes nationales grand public de Santé Publique France.