Pour le développement des pratiques réflexives dans l'accompagnement des personnes

De l'intérêt professionnel individuel à l'intérêt commun

Publié le | Temps de lecture : 3 minutes

En novembre 2019, le Haut conseil du travail social (HCTS) proposait le lancement de trois groupes de travail, dont celui des pratiques réflexives. Début de l'année 2020, j’ai accepté l’animation de ce groupe en binôme avec, Mme. Fabienne Benet puis avec Mme. Sophie Del Corso, qui a débuté par une première et seule séance en présentiel le 9 mars 2020 pour en rappeler les attendus contenus dans la note de cadrage ciblant : « L’appui au développement des pratiques réflexives dans l’accompagnement des personnes ».

Dans cette note étaient évoqués des éléments de contexte rappelant que :

Les travailleurs sociaux sont régulièrement confrontés à la nécessité d’adapter et d’ajuster leurs pratiques professionnelles pour prendre en compte les spécificités des personnes qu’ils accompagnement ainsi que les évolutions qui peuvent intervenir dans leur environnement ou dans les politiques publiques auxquelles ils participent. Cet impératif suppose de conduire une réflexion sur ses propres pratiques et modalités de mise en œuvre afin de les analyser et viser les objectifs attendus en matière d’accompagnement des personnes. Cette logique de réflexion sur et pour l’action doit évidemment intégrer les objectifs généraux fixés au travail social, dont les principes fondamentaux sont notamment rappelés dans la définition du travail social, et aussi des objectifs plus spécifiques relevant de politiques de solidarité données.

Tout en soulignant les obstacles :

Comme pour tous les professionnels amenés à intervenir dans un environnement complexe, cette pratique réflexive se heurte à plusieurs obstacles, de nature diverse : la force de l’habitude, chez les professionnels comme au sein des structures au sein desquelles ils interviennent, l’urgence du quotidien qui ne laisse pas le temps nécessaire pour effectuer ce pas de côté, la difficulté inhérente à toute prise de recul et qui suppose des compétences complexes à développer etc., tous les acteurs ne perçoivent pas forcément l’intérêt de mobiliser des ressources pour créer un environnement favorable à l’organisation de temps réflexifs.

À partir de ce contexte, les objectifs de notre travail étaient à la fois extrêmement larges, comme le fait d’intégrer dans la réflexion l’ensemble des travailleurs sociaux et les 13 diplômes d’État, et ambitieux, puisque les productions attendues devraient présenter des fiches thématiques offrant :

  • Une définition de la notion et de son sens, intégrant notamment un argumentaire mettant en avant l’ensemble des avantages à attendre du développement d’une démarche réflexive, en intégrant les bénéfices pour l’ensemble des acteurs considérés (personnes accompagnées au premier chef mais aussi professionnels, cadres et employeurs) ;
  • D’éventuelles préconisations sur des compétences à renforcer dans le cadre des formations initiales et continues, en intégrant les avancées à prévoir pour les réingénieries de diplômes récemment mises en œuvre et celles à venir ;
  • Des exemples concrets, proposant les différentes étapes envisageables pour mettre en place un environnement favorable au développement de telles démarches ;
  • Des exemples de pratiques inspirantes mises en œuvre dépassant le niveau d’une seule organisation et mettant notamment en avant des partenariats intéressants entre employeurs et établissements de recherche.

Après cette première réunion du 9 mars 2020, nous avons tous été confrontés à la pandémie qui allait bouleverser tous les pays, tous les individus, tous les secteurs, et de fait réorganiser tous les travaux en prenant en compte les effets de la Covid-19 sur, pour ce qui nous concerne, les pratiques réflexives (Pour des raisons de commodités nous utiliserons souvent l’abréviation PR pour pratiques réflexives).

Ainsi l’ensemble de nos travaux les prendrons en compte : avant, pendant le premier confinement et après. Quiz des ressentis et des vécus pour les différents acteurs : formateurs, étudiants, professionnels, employeurs et bien sûr personnes accompagnées dans cette année de crise sanitaire mais aussi fondamentalement sociale ? Comment se sont transformées et adaptées les pratiques réflexives face à la Covid-19 ?

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