Recommandations concernant l’usage des produits de vapotage / cigarette électronique

Les produits de vapotage, plus connus sous le nom de « cigarettes électroniques » ou « vapoteuses », sont réglementés au niveau européen par des dispositions qui se trouvent, en France, à la fois dans le Code de la Consommation et dans le Code de la Santé publique.
Les produits de vapotage, avec ou sans nicotine, ne sont pas des produits de santé et sont commercialisés en libre accès pour les seuls consommateurs adultes.

Ces produits ou leurs émissions peuvent contenir des substances toxiques ou potentiellement toxiques et leurs effets sur la santé à long terme sont insuffisamment connus.

Par ailleurs, les données actuellement disponibles ne sont pas concluantes quant à l’efficacité des produits du vapotage en tant qu’outil pour arrêter de fumer par rapport aux traitements validés disponibles. Des recherches supplémentaires sont nécessaires pour évaluer les risques et les avantages potentiels de ces produits dans l’arrêt du tabac pour les fumeurs adultes.

De nombreuses études suggèrent que, pour les fumeurs, les produits du vapotage pourraient être moins nocifs que les cigarettes combustibles. Toutefois, ce bénéfice en termes de santé est annulé dès lors qu’il y a consommation simultanée de produits du tabac avec des produits de vapotage.

Ce qu’il faut retenir :

>> En matière de tabagisme, arrêter de fumer reste la seule solution pour réduire l’impact négatif du tabac sur la santé du fumeur, car plus que la quantité de tabac consommée, c’est la durée du tabagisme (nombre d’années passées à fumer) qui a des conséquences.
>> La Haute autorité de santé a émis des recommandations en 2014 concernant l’arrêt du tabac qui sont toujours d’actualité.
>> Ces recommandations incluent la prise en charge par un professionnel de santé pour assurer un suivi ainsi que la mise en place d’un traitement médicamenteux, si nécessaire.
>> Les médicaments utilisés en première intention sont les traitements de substitution nicotinique (TSN), disponibles sous différentes présentations.
>> Les TSN ont un rapport bénéfice / risque favorable dans le sevrage tabagique, montré par des essais cliniques chez l’homme avant autorisation de mise sur le marché et qui ne s’est pas démenti après commercialisation.
>> La plupart de ces médicaments sont pris en charge par l’Assurance Maladie : ils sont remboursés quand ils font l’objet d’une prescription par un professionnel de santé.
>> Les TSN peuvent aussi être achetés en pharmacie sans prescription.

Les fumeurs et leur entourage doivent bénéficier d’une information claire, complète, objective et fondée sur des données scientifiques à propos de l’utilisation des produits du vapotage. Ces éléments, basés sur le dernier avis du HCSP, peuvent se résumer ainsi :

 Cesser complètement de fumer constitue la démarche principale et la plus efficace pour améliorer et protéger sa santé ;
 Le suivi par un professionnel de santé dans une démarche d’arrêt du tabac, augmente considérablement les chances de réussir son sevrage ;

 Dans une démarche de sevrage tabagique (arrêt total du tabac), les traitements médicamenteux de première intention sont les traitements de substitution nicotinique, qui ont fait la preuve de leur efficacité et de leur innocuité chez tous les publics à partir de 15 ans, y compris chez les femmes enceintes ;

 En tant que produit libre d’accès pour les adultes, les produits du vapotage peuvent être utilisés, par choix individuel, en dehors ou en complément d’une prise en charge pour arrêter de fumer dans le cadre du système de soin ;

 Il n’y a toutefois, actuellement, pas de preuve scientifique suffisante permettant d’affirmer que les produits du vapotage puissent constituer une aide à l’arrêt de la consommation de tabac ;

 Pour un fumeur, l’avantage de recourir à un produit du vapotage lors de l’arrêt complet du tabac est de réduire son exposition aux nombreuses substances toxiques et cancérigènes de la fumée de tabac ;

 La consommation simultanée de produits du tabac et de produits du vapotage n’est pas associée à une diminution des risques pour la santé ; en conséquence, le vapo-fumage est déconseillé ;

 Les produits du vapotage ne sont pas dénués de risque, notamment quand ils contiennent de la nicotine, substance addictive. Les effets sur la santé sont insuffisamment connus à court, moyen et long terme ;

 Les produits du vapotage ne doivent pas être utilisés durant la grossesse ;


 Les produits du vapotage, dans une démarche stricte d’arrêt du tabac, pourraient être utilisés pour des fumeurs spécifiques et/ou des publics vulnérables (en raison de co-addiction, de comorbidités, de facteurs sociaux, etc.) à forte dépendance à la nicotine ; toutefois, en premier lieu, les traitements validés et/ou ayant fait leur preuve d’une balance bénéfice / risque favorable doivent être proposés à ces populations ;

 L’utilisation des produits du vapotage pour ces cas précis doit ainsi se faire en cas d’échec ou de mauvaise adhérence au traitement et avec une expression, de la part de ces publics cibles, d’une préférence pour les dispositifs de vapotage. Leur utilisation doit alors rester limitée dans le temps avec comme objectif l’arrêt du tabac ;

 Enfin, les autorités sanitaires ont constaté, ces dernières années, une augmentation significative de l’utilisation des produits du vapotage, principalement avec nicotine, chez les moins de 18 ans, par rapport aux produits du tabac. Cette utilisation se fait par des mineurs qu’ils soient fumeurs ou non-fumeurs, en dehors de toute tentative d’arrêt de tabac et pourrait être majorée par l’apparition de dispositifs de vapotage jetables, attractifs pour les jeunes (arômes) et économiquement très abordables (dispositifs de type « puff »). Il a été rappelé par le HCSP, la possible relation entre initiation aux produits du vapotage et l’entrée dans la consommation ultérieure de tabac ainsi que le développement d’une addiction à la nicotine, particulièrement délétère chez les jeunes. Il est ainsi primordial de faire respecter l’interdiction de vente de ces produits aux mineurs, dans les boutiques, les bureaux de tabac ou sur internet ainsi que l’interdiction de la consommation de produits du vapotage dans les lieux d’enseignement et d’accueil des mineurs ;


 En cas d’utilisation de produits du vapotage, il est indispensable que les consommateurs de ces produits s’assurent de leur conformité avec la réglementation, notamment vérifier que le taux de nicotine est inferieur à 20 mg/ml, que l’étiquetage comporte les informations de sécurité (tels que pictogrammes, mention d’avertissement, mention de danger, conseils de prudence, etc.) et que l’emballage du produit est conforme (fermeture de sécurité pour les enfants, indice tactile de danger) ;

 La fabrication de mélanges liquides pour dispositifs de vapotage et l’ajout de substances sont déconseillés.

POINT D’ATTENTION :


- Tout effet indésirable doit être signalé aux autorités sanitaires par les professionnels de santé ou les consommateurs via la plateforme signalement.social-sante.gouv.fr

- En tant que produit libre d’accès, les signalements peuvent être également faits aux centres Anti poison

>> Télécharger les recommandations