Covid long : orienter les personnes concernées, informer leurs professionnels de santé

Après une infection par le Covid-19, des symptômes peuvent persister chez certaines personnes, qu’elles aient été hospitalisées ou non. Pour les accompagner au mieux, le ministère, la Haute Autorité de santé (HAS) et de nombreux acteurs sanitaires se mobilisent sur le terrain pour apporter des solutions, organiser des parcours de soins « post-Covid », informer les médecins et les soignants afin de garantir aux patients une bonne orientation et une prise en charge efficace.

« Covid long » : de quoi parle-t-on ?

On parle de « Covid long » lorsque, après avoir été infectée, la personne souffre encore de symptômes initiaux ou survenus secondairement pendant plus de 3 mois sans que ceux-ci soient liés à une autre pathologie.
Il s’agit bien de phases persistantes et pas simplement d’une décroissance lente des symptômes initiaux de la maladie sur plusieurs semaines.
Cet état de santé chronique a des conséquences sur la vie sociale, familiale et professionnelle.

L’OMS estime que 25% des personnes qui ont été infectées par le Covid-19 présentent des symptômes persistants plus d’un mois plus tard et qu’au moins 10 % sont considérées comme « Covid long » avec des symptômes persistants plus de 3 mois après l’infection.

Il existe plusieurs types de formes persistantes de Covid-19. Certains patients présentent une diminution lente des premiers symptômes, pour d’autres, les symptômes, très divers d’une personne à l’autre persistent, fluctuent dans le temps, et peuvent concerner tous les organes et se traduire, entre autres par :

  • des symptômes respiratoires : essoufflement, toux ;
  • des symptômes cardio-vasculaires : douleurs ou oppression thoracique, palpitations ;
  • des symptômes « généraux » : fatigue extrême et fatigabilité, fièvre, douleurs, malaises post effort ;
  • des symptômes neurologiques ou neurosensoriels : brouillard cérébral, troubles de la concentration ou de la mémoire, maux de tête, troubles du gout ou de l’odorat, des vertiges ;
  • des symptômes digestifs : anorexie, douleurs abdominales, diarrhées ;
  • des manifestations cutanées : prurit urticaire ;
  • des manifestations d’anxiété, d’irritabilité et une humeur dépressive.

Quel suivi pour les personnes concernées ?

Fin octobre 2021, avec environ 7,1 millions de personnes contaminées depuis le début de l’épidémie, on estime que :

  • 1,7 million (25 %) ont présenté ou présentent des symptômes persistants plus d’un mois ;
  • 700 000 (10 %) ont présenté ou présentent des symptômes persistants plus de 3 mois.

Si 4 semaines après votre infection, vous êtes (ou vous sentez) concerné, prenez contact en priorité avec votre médecin généraliste. Il est le premier recours en cas de symptômes persistants : c’est lui qui organisera et coordonnera si nécessaire votre prise en charge, à partir des recommandations de la HAS.

Il pourra par exemple :

  • déterminer avec vous l’intérêt d’éventuels examens complémentaires et identifier les traitements les plus appropriés ;
  • vous proposer des objectifs de rééducation personnalisés et vous aider dans l’autogestion de vos besoins ;
  • vous orienter vers le médecin spécialiste adapté à la prise en charge de vos symptômes, afin de disposer d’un avis spécialisé complémentaire ;
  • s’appuyer sur une cellule de coordination « post-Covid » si votre situation médicale est complexe et nécessite l’action de plusieurs professionnels ainsi qu’un suivi renforcé.

Afin d’adapter les prises en charge aux différents besoins des patients dans chaque territoire, un réseau est proposé par les agences régionales de santé (ARS). Structuré en 3 niveaux, il permet d’identifier clairement les professionnels à consulter en fonction de l’état des patients :

  • 1er niveau : les médecins généralistes pour les soins de premier recours
  • 2e niveau : les médecins spécialistes en ville ou à hôpital pour les soins et la prise en charge des troubles dits fonctionnels ou somatoformes (respiratoires, cardiologiques, neurologiques, ORL)
  • 3e niveau : les services de soins de suite et de réadaptation (SSR) pour la prise en charge des patients les plus complexes.

Des cellules de coordination « post-Covid » pour informer, orienter, coordonner

Créées par les ARS, ces cellules de coordination structurent les réseaux de prise en charge dans les territoires : elles informent, orientent et accompagnent patients et professionnels tout en se consacrant plus particulièrement aux cas « complexes » post-Covid.

Face à des cas de symptômes prolongés du Covid-19 nécessitant une prise en charge multidisciplinaire, ces cellules de coordination organisent le parcours et le suivi des patients par plusieurs professionnels, y compris sur le volet médico-psycho-social, en appui des médecins traitants.

Les cellules de coordination « post-Covid » s’appuient sur des organisations de santé existantes comme les communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS), les dispositifs d’appui à la coordination (DAC), les groupements hospitaliers de territoires (GHT), etc…

Pour assurer un bilan complet des patients, chaque cellule propose le recours à différents professionnels : médecin généraliste, cardiologue , infectiologue, pneumologue, masseur-kiné, ergothérapeute, psychologue…

Focus sur… la feuille de route nationale

Travaillée en concertation avec les experts et les associations de patients, la feuille de route fixe des objectifs de prise en charge clairs pour les patients atteints de « Covid long » comme pour les professionnels.

Elle est structurée en 3 piliers :

  • Pilier 1 : améliorer la prise en charge
  • Pilier 2 : accroître les connaissances sur la maladie
  • Pilier 3 : développer l’information sur le « Covid long » au sein de la population et des professionnels de santé

Parmi les mesures clés :

  • 20 millions d’€ pour développer le réseau de prise en charge via les cellules de coordination « post-Covid »
  • 10 millions d’€ pour la recherche spécifique au « Covid long »
  • L’identification de « patients experts » qui seront co-acteurs des parcours de soins

Consultez le dossier de presse : "Covid long, comprendre, informer, prendre en charge"

Professionnels de santé : des ressources pour mieux comprendre le « Covid long »

En février 2021, la Haute Autorité de santé (HAS) a publié des réponses rapides à destination des professionnels de santé, régulièrement actualisées et complétée par 14 fiches thématiques (Fatigue, Enfants et adolescents…). Parmi les thèmes abordés : le rôle central du médecin traitant, l’écoute attentive avec une prise en charge globale et personnalisée des patients, les éventuels traitements ou rééducation nécessaires.

Pour conseiller et orienter l’action du ministère chargé de la Santé en matière de « Covid long », un groupe d’experts dédié, composé de personnalités scientifiques issues de multiples spécialités, de professionnels du secteur psycho-social, du monde du travail et des représentants des associations d’usagers, a été constitué pour travailler collégialement sur les syndromes post-infectieux invalidants.


À visionner

À consulter : les recommandations du ministère

À consulter : les recommandations de la Haute autorité de Santé