Résultats de la 1ère édition du prix de thèse (2022-2023)

Mercredi 20 septembre 2023 au Ministère de la Santé et de la Prévention, la Direction générale de la Santé a distingué quatre jeunes chercheurs à l’occasion de la 1ère édition de son prix de thèse « Politiques et interventions en santé publique ».

Ce prix de thèse est le premier et le seul en France à distinguer spécifiquement les travaux de jeunes chercheurs en santé publique. Il récompense les auteurs de thèses dont les résultats sont particulièrement éclairants ou prometteurs pour la mise en place de politiques publiques innovantes et l’évaluation des politiques publiques.

Avec plus de 80 thèses déposées suite à l’appel à candidatures diffusé en novembre 2022 cette première édition est un succès.

Présidé par le Dr Grégory Emery, Directeur général de la Santé, le jury est composé de 12 membres désignés au sein de la DGS, des agences sanitaires ou des organismes de recherche sous tutelle du ministère de la Santé et de la Prévention, ainsi que des personnalités scientifiques françaises dans le champ de la santé publique.

Après délibération, les membres du jury se sont prononcés à l’unanimité sur le classement suivant des lauréats :

1er prix à Marie POISEUIL pour sa thèse obtenue à l’université de Bordeaux sur la participation aux dépistages du cancer du sein chez la femme et survie après un cancer du sein selon le dépistage et les inégalités sociodémographiques.

2ème prix à Mélissa MACALLI pour sa thèse obtenue à l’université de Bordeaux sur les conduites suicidaires chez les étudiants : analyse et modélisation du risque dans la cohorte i-Share.

3ème prix à Salam ABBARA pour sa thèse obtenue à l’université Paris-Saclay sur la résistance dans les infections bactériennes : apport de l’entrepôt de données de santé de l’AP-HP.

Prix spécial « One Health » à Guillaume CROZET pour sa thèse obtenue à l’université de Paris Est-Créteil sur le risque rabique associé aux chiens et aux chats en France métropolitaine : analyse quantitative et modalités de gestion.

Ce prix de thèse est doté d’une somme de 9 000 € répartie entre les 3 lauréats (5 000 € pour le 1er, 3 000 € pour le 2nd et 1 000 € pour le 3ème).

Il contribue au soutien à la Recherche et à l’Innovation qui fait partie des grandes missions du Ministère de la Santé et de la Prévention et de la Direction générale de la Santé (DGS).

Ce prix constitue un outil utile pour encourager la recherche dans les domaines prioritaires en santé publique et faire connaître les résultats des travaux de thèse jugés particulièrement pertinents pour favoriser la mise en œuvre et l’évaluation des politiques publiques.

Fort du succès de cette première édition et de la qualité des travaux des lauréats, une deuxième édition est déjà programmée pour l’année 2024.

Pour en savoir plus sur les travaux des lauréats :

1ère : Marie POISEUIL Participation aux dépistages du cancer du sein chez la femme et survie après un cancer du sein selon le dépistage et les inégalités sociodémographiques.

Le cancer du sein est le cancer le plus fréquent chez la femme dans le monde. En 2019, le taux de participation au dépistage organisé en France était de 48,9 %. Ce taux de participation reste faible comparé au taux préconisé au niveau européen, ce qui pourrait s’expliquer en partie par la présence concomitante du dépistage individuel mais également par les inégalités sociales. De nombreux facteurs sociaux ont été identifiés comme associés à la non-participation, mais il parait important d’apporter de nouveaux éléments afin d’améliorer la confiance dans ce dépistage organisé et de comprendre comment les femmes se comportent face aux différentes propositions de dépistages qu’elles reçoivent après 50 ans. L’objectif de cette thèse est ainsi d’étudier l’apport du dépistage organisé sur la survie des femmes affectées par ce cancer en comparaison à celles qui réalisent un dépistage individuel ou aucun dépistage, en prenant en compte le niveau de défavorisation, puis d’étudier le comportement des femmes de 56 ans et leurs raisons de non-participation.

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2ème : Mélissa MACALLI Les conduites suicidaires chez les étudiants : analyse et modélisation du risque dans la cohorte i-Share.

En France, le suicide est la deuxième cause de mortalité chez les 15-24 ans. Si le risque suicidaire au cours de l’adolescence est bien documenté, peu de données sont disponibles en France sur la santé mentale des étudiants et sur les conduites suicidaires en particulier. La vie étudiante s’accompagne pourtant d’un certain nombre de changements qui surviennent dans une période de transition vers l’âge adulte, connue comme représentant une période sensible pour le développement de troubles psychiatriques. L’objectif principal de cette thèse est d’analyser et de modéliser le risque suicidaire chez les étudiants, afin d’identifier les individus à risque en se basant sur les données de la cohorte i-Share lancée en 2013 par l’Université de Bordeaux et qui regroupe plus de 21 000 étudiants.

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3ème : Salam ABBARA La résistance dans les infections bactériennes : apport de l’entrepôt de données de santé de l’AP-HP.

En 2019, près de 5 millions de décès dans le Monde seraient associés à l’antibiorésistance, soit près de 9% des décès globaux. Malgré les données scientifiques disponibles, se nombreuses questions restent en suspens, pour mieux comprendre les conséquences de l’antibiorésistance sur la santé, et préciser les facteurs qui participent à l’apparition et à la diffusion de l’antibiorésistance. Répondre à ces questions complexes nécessite des données à la fois sur les bactéries résistantes aux antibiotiques, et sur les patients qui sont infectés par ces bactéries. La France dispose de nombreuses données de qualité de surveillance de l’antibiorésistance, mais qui se focalisent sur les bactéries, sans information sur les patients infectés. Une autre source de données intéressante sont les données hospitalières, qui contiennent à la fois des données sur des patients hospitalisés infectés par une bactérie, et sur les bactéries en cause et leurs résistances aux antibiotiques. L’objectif de cette thèse est ainsi d’évaluer l’apport des données hospitalières de l’Entrepôt de Données de santé de l’AP-HP pour l’étude des infections bactériennes résistantes aux antibiotiques.

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Prix spécial « One Health » : Guillaume CROZET Le risque rabique associé aux chiens et aux chats en France métropolitaine : analyse quantitative et modalités de gestion.

La France métropolitaine est indemne de rage des mammifères non volants mais le risque rabique persiste, notamment en lien avec les carnivores domestiques. Ces derniers peuvent, à la faveur de mouvements transfrontaliers, introduire le virus sur le territoire français et ainsi contribuer à exposer les populations animales et humaines locales. Cette thèse visait à quantifier le risque rabique associé aux chiens et aux chats en France métropolitaine et à évaluer les mesures de gestion, principalement réglementaires, associées. Les résultats de ces travaux, fortement ancrés dans le concept « une seule santé », permettent de mieux appréhender le risque rabique actuel en France métropolitaine et de formuler des recommandations sur sa gestion. Ces éléments peuvent donc directement informer les décideurs en santé animale ou en santé publique afin d’actualiser la lutte, au travers de politiques publiques, contre cette zoonose majeure.

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